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Abdourahamane Mohamed, réfugié malien : « Nous demandons plus d’appuis pour les réfugiés »

Sur le site de Goudébou, nous avons rencontré Abdourahamane Mohamed, 28 ans, ex étudiant en journalisme aujourd’hui réfugié. Il nous livre ses impressions.

 

Depuis quand êtes-vous arrivés ici et qu’est-ce qui vous a conduit  à Goudebou ?

Je suis arrivé  en début du mois de février 2012 dans ce camp.Je viens de la région de kidal (nord du Mali), je suis venu à cause des hostilités (guerre qui sévit dans le nord du Mali)

Quelle appréciation faîtes-vous de la prise en charge dans ce camp ?

Sur le plan alimentaire : la ration est insuffisante vue la taille des ménages (12 Kg de riz, 3 Kg de céréales et 0,3 l d’huile végétal) et la qualité n’y est pas. Cette ration bien qu’on s’adapte ne répond pas à nos besoins alimentaires réels. Nous sommes des nomades, notre alimentation de base est le lait à qui s’ajoutent le mil, les pâtes alimentaires et la viande.

Sur le plan sanitaire, certes il existe un centre de santé avec un médecin. Mais la couverture est insuffisante surtout avec l’arrivée massive du jour au lendemain de nouveaux refugiés. Les pathologies  les plus fréquentes sont les diarrhées surtout  chez les enfants et les vieillards causées par l’alimentation et le paludisme.

Sur le plant éducatif, il existe une école primaire dans le camp, mais la plus grosse difficulté se situe au niveau secondaire et supérieur. Les jeunes ont abandonné parce que les infrastructures manquent  et les parents n’ont pas les moyens de les inscrire dans les écoles de la place.

Quels sont vos sentiments et vôtre état d’esprit dans ce camp ?

J’éprouve d’abord un sentiment de satisfaction, pour l’accueil que nous a réservé le peuple frère et ami du Burkina Faso et la mobilisation des partenaires dont l’OCADES Caritas Burkina. Quant  à mon état d’esprit, je suis perplexe, car j’ai perdu ma scolarité durant deux ans, alors que j’étais en deuxième année de journalisme à l’université Cheik Anta  Diop du Sénégal. Aujourd’hui, il m’est très difficile de pouvoir continuer mes études (manque de moyens et instabilité dans ma zone).

Quel appel avez-vous  à l’endroit des autorités du Mali, des groupes armés,  des autorités du Burkina Faso, des partenaires et  de la communauté internationale ?

 Aux autorités du Mali et aux groupes armés d’opter pour une solution pacifique pour le développement du pays.

A l’Etat du Burkina Faso : la sécurisation des refugiés, la scolarisation des enfants, l’intégration des refugiés dans les activités socioprofessionnelle et le plaidoyer  pour la mobilisation des partenaires afin de nous assister.

A la communauté internationale, la CEDEAO  et les partenaires, nous demandons  d’intensifier leurs appuis pour la prise en charge effective des refugiés dans les camps sur le plan alimentaire, éducatif et sanitaire d’une part, pour la sécurisation et la réconciliation du peuple du Mali  donc la stabilité du pays, d’autre part.

Ahmadou BOULWEYDOU

CADEV Niger

 



12/07/2013
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