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Hamis : un talent de leader sur le camp de réfugiés de Goudebou

« Nous sommes toujours des Maliens et nous allons mourir maliens. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons fui parce que nous n’avons pas la force de combattre pour notre chère patrie le Mali ».


 

 

Ces propos traduisent l’amour et la nostalgie de la patrie. Il s’appelle El Hamis Hakbidadjahi, réfugié malien, âgé de 28 ans et relocalisé sur le nouveau site de Goudebou à une quinzaine de kilomètres de Dori, ville située au Nord du Burkina Faso. Sur ce site vivent plus de 2382 familles soit 8222 personnes selon les données du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) en date du 8 février 2013. Les jeunes constituent plus de 60% de la population totale du site de Goudebou.

Hamis fait partie de ces jeunes dont l’avenir semble avoir été compromis par la guerre au Nord Mali. Après sa formation de secrétaire sanctionné par un diplôme, Hamis se retrouve gestionnaire de pharmacie par la force des choses à cause du manque d’emploi. Par son dynamisme et sa soif d’aller de l’avant, Hamis gagne en maturité et tente de mieux en mieux de s’adapter à la vie active et de saisir ses chances.

De gérant de pharmacie, il devient animateur en nutrition pour le compte d’une organisation locale. Suite aux attaques qui ont été perpétrées en janvier 2012 au Nord Mali, il est contraint de quitter son pays et son travail qu’il a durement acquis, afin de sauver sa vie et de retrouver sa famille qui l’avait déjà précédé au Burkina pour les mêmes causes.

Depuis son arrivée au Burkina en tant que réfugié, Hamis se sent plus en sécurité mais il n’est pas près d’oublier la disparition brutale de son père par suite de grave maladie, quatre mois après leur arrivée à Fererio, un site de réfugiés basé à Gorom-Gorom en territoire burkinabè. Avec la naissance de sa fille qui a six mois aujourd’hui, Hamis est devenu chef de famille par la force des choses et devra prendre en charge sa famille. Il partage sa journée entre les activités d’animateur OCADES et de retrouvailles avec les jeunes de son âge.

Jeune chef de famille, il est plutôt préoccupé par l’avenir des jeunes de sa génération que par ses responsabilités de chef de famille. En effet, lui a eu la chance d’être employé sur le site comme Team leader pour l’Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité (OCADES Caritas Burkina), structure qui travaille en partenariat avec le HCR et qui fournit l’énergie domestique aux réfugiés dans les camps.

Hamis, est un leader, bien connu de la communauté. Il connaît les coins et les recoins du vaste site de Goudebou qui s’étend sur plus de 15 mille hectares. Difficile de faire un tour avec lui dans le camp sans qu’il ne soit hélé et salué de part et d’autre par des enfants, des jeunes et des adultes tant il est connu sur le camp. Et quand vous lui demandez pourquoi il est si connu, il vous répond avec ironie : « c’est parce que je suis un des leurs qu’ils me connaissent ».

Pour lui, les jeunes sont conscients de leur importance au sein du camp. C’est d’ailleurs pourquoi ils se sont organisés en clubs et mènent des activités de sensibilisation sur diverses thématiques. Son souhait est de voir les jeunes compétents, diplômés et formés s’occuper utilement et être utiles pour les organisations qui travaillent sur les sites de réfugiés.

Koyir Désiré SOME

Chargé des Urgences

OCADES Caritas Burkina

 



12/07/2013
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