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Théodore TOGO, SG de Caritas Mali: « L’élection s’est déroulée dans le calme»

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A l’issue de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, M. Théodore TOGO, Secrétaire Général de Caritas Mali dresse le premier bilan du travail effectué par Caritas au cours du scrutin. Interview.

 

Caritas au Sahel : Quelle appréciation globale faites-vous du déroulement de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013 ?

Mon impression générale, c’est  que ça vraiment été une réussite.  Le Gouvernement à travers ses organes électoraux, la CENI,  la direction générale des élections, l’administration territoriale,  a joué son rôle durant tout le processus. Il faut aussi saluer les autres acteurs comme les forces de sécurité,  les agents électoraux, les medias et observateurs… Le jour du scrutin, il  y a eu une grande mobilisation et un engagement de tous les acteurs à œuvrer à la réussite des opérations. Les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité. Le Mali attend calmement  son nouveau Président.

Caritas au Sahel : Le jour de l’élection, Caritas Mali a déployé une mission d’observation de 153 observateurs sur l’ensemble du territoire malien. Concrètement, comment le travail s’est effectué ? Quels sont les grands enseignements que vous tirez de ce scrutin ?

Caritas a effectivement mobilisé  et déployé 153 observateurs  grâce au  soutien de CRS,  de secours catholique France,  des Caritas au Sahel,  qui nous ont envoyé leurs communicateurs. La conjugaison des efforts nous a permis de réunir le personnel nécessaire. Les 153 observateurs ont été recrutés, formés et outillés pour intervenir  efficacement sur le terrain. Nous avons mis  plusieurs documents à leurs disposition comme le code électoral, le code de bonne conduite, la loi électorale,  le guide des observateurs,  les fiches de remplissage et d’observation d’élection.  Nos observateurs étaient présents  à Kidal, Tombouctou, et Gao. A ceux-ci, il faut ajouter les points focaux des diocèses de Kayes, Sikasso, San, Ségou et Mopti. Le travail des observateurs  et des communicateurs nous a permis de suivre à temps réel, l’évolution de la situation.

 

Caritas au Sahel : Vous avez travaillé en partenariat avec  Secours Catholique/Caritas France, CRS, Caritas  au Sahel (Burkina, Niger, Sénégal) pour cette mission d’observation.  A votre avis, en quoi est-il important que Caritas s’intéresse aux questions de gouvernance ? Quelles pourraient être  les perspectives  de Caritas sur cette thématique ?

Cette mission a été une très bonne expérience. Nous avons pu travailler en synergie car  les Caritas du Sahel avaient déjà une équipe de communicateurs assez bien expérimentés et qui font bien le travail.  Nous avons mis à profit cette expertise durant  tout le processus. L’une des grandes leçons à en tirer est que la communication  doit de plus en plus jouer un rôle fondamental au sein de nos organisations. Aujourd’hui, on ne peut pas réussir une telle mission  sans une communication assez organisée,  assez forte.  Nos moyens étaient limités certes, mais  nous avons atteint des résultats très appréciables comme les autres organisations qui avaient davantage de moyens. Avec peu de moyens, de la volonté et une bonne organisation,  on peut faire énormément de choses.

Il serait bon  que Caritas capitalise cette expérience,  qu’elle encourage les communicateurs, qu’elle mette à leur disposition les équipements et  moyens de travail nécessaires. Nous, les différents responsables au niveau de Caritas, les secrétaires généraux, devons accompagner cette équipe.

Je lance l’appel au réseau Caritas, pour un appui en équipement de communication. Le  rôle d’observateur est très important pour décourager la fraude, la manipulation. Si les mauvaises pratiques ne sont pas empêchées, nous allons choisir de mauvais dirigeants.  Et si nous avons de mauvais dirigeants, il est clair que les principes et valeurs essentiels que sont la dignité de la personne humaine, le bien commun la solidarité, la participation, auront du mal à être mis en œuvre. Les observateurs sont là pour permettre à la population de faire des élections crédibles, transparentes, justes,  apaisées.  Nous devons de plus en plus évoluer vers ce système d’observation pour limiter les dégâts. C’est un moyen de gouvernance et de contrôle. Je lance un appel pour que l’expérience du Mali soit capitalisée, encouragée. L’équipe de communication pourrait être mise à contribution ailleurs. Pour finir, je voudrais  remercier les Caritas du Sahel, les partenaires techniques et financiers,  les personnes ressources qui nous ont accompagné, et tous ceux qui  de près ou loin nous ont aidé et ont exprimé leur solidarité pour le Mali.

 

Communicateurs de Caritas au Sahel



29/07/2013
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