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Mali: La réconciliation nationale dans l’urne, ce 28 juillet

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Demain, les maliens se retrouveront dans les isoloirs pour élire leur président. Les enjeux de cette élection présidentielle sont de taille et rendent la carte d’électeur lourd de sens et de responsabilité et pour les votants et pour celui qui sera élu. Ce vote s’annonce comme celui du choix de la réconciliation nationale. Témoignages

 

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Professeur Samaké Mamadou : « Réconcilier tous les Maliens »

Quels sont les enjeux de cette élection du 28 juillet?

Les enjeux, c'est de refonder la république du Mali. En 52 ans d'existence, le Mali a été atteint dans ses fondements pour la première fois, à partir de janvier 2012. Une république c'est un Etat. Et un Etat c'est un territoire. Les 2/3 de notre territoire ont été occupés,  avec toutes les exactions que nous avons connues. L'un des fondements de notre république est la laïcité, la coexistence pacifique entre les cultes, qu'ils soient révélés ou non, à été mise en cause. Le véritable enjeu de cette élection est donc la refondation de cette république. De faire en sorte que la cohésion entre les différentes franges de la population, qui ont toujours cohabité en symbiose sur ce territoire. Que cette cohésion y soit. Refonder l'Etat et refonder l'Armée.

 

Quelles devraient être les priorités du nouveau président?

La première priorité, c'est la réconciliation nationale. La réconciliation des communautés, celle de la classe politique, mais aussi la reconstruction de l'armée. Parce que le président de la république est le garant de l'intégrité du territoire national, en sa qualité de chef suprême des armées.  Sans armée, il n' y’a pas de nation. Il faut bâtir une armée sur des fondements républicains.

Quel message phare avez-vous à l’adresse des maliens à la veille des élections?

Que tous les Maliens aillent aux urnes et votent  en leur âme et conscience l'homme qu'ils estiment capable  de sortir le Mali du puits.

 

 

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Pr Demba Diallo : « Unifier les maliens à travers des assises nationales »

 

Quelles devraient être les priorités du nouveau président?

Les priorités du nouveau président c'est d'abord la tenue des assises Nationales. La situation dans laquelle nous sommes est le résultat d'une mauvaise gouvernance de plusieurs années. En conséquence, il faut que le nouveau président de la république considère comme priorité la tenue des assises sur cette question de réconciliation nationale, qui reste le besoin du peuple malien.

Tous les Maliens ont compris que nous sommes dans un contexte particulier. Ils savent que l’élection dans un processus démocratique demande la participation effective de tous les citoyens. Mais malheureusement ce contexte particulier fait que toutes les conditions objectives ne sont pas réunies,  pour cette participation massive. Je lance un appel à tous ceux qui détiennent leur carte NINA,  de bien vouloir participer à cette échéance, qui nous permettra d’avoir un président élu, en vue de nous permettre d’aller très vite dans la gestion des affaires courantes de la nation.

 

 

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Abbé kisito TOGO, Recteur de grand séminaire Saint Augustin de Samaya  : « Le pardon dans la vérité »

Les Evêques du Mali, à travers la conférence épiscopale du Mali, ont l’habitude d’adresser des lettres à la nation malienne, et spécialement aux chrétiens. Le message est que les chrétiens ne doivent pas se dérober,  à leur devoir et à leur droit civiques, mais aussi participer à la vie de la nation. Et les élections sont une forme de participation qu’il faut mettre en valeur. Les Evêques invitent donc tous les Maliens à participer. L’appel des Evêques s’adresse aussi aux hommes de bonne volonté; parce que si la nation est dans la droite ligne des valeurs humaines, automatiquement, les Chrétiens s’y retrouvent. Ainsi nous appelons à la participation générale, et les évêques ont fait référence à la devise du Mali, “Un Peuple, un But une Foi”, pour exposer leur idée, qui bien sur s’enracine dans la bible,  et aussi dans l’enseignement de l’Eglise. Dans cette perspective, ils demandent de revenir,  au sens même de cette devise du Mali, parce que actuellement, vue la crise, le peuple malien est divisé. On parle de division ethnique; un but c’est-à-dire qu’il faut chercher maintenant ensemble, et une foi parce que le Malien semble avoir perdu la foi aux institutions. Nous devons revenir à cette foi.  Les évêques demandent à chaque chrétien, de s’engager à fond en tant que chrétien, c’est un devoir et un droit de voter. Ils ont fait aussi des bénédictions; c’est très important parce que c’est en vain que travaillent les hommes, si l’Eternel ne les épaule pas. Il ne faut pas que l’on mette de côté le Seigneur, il veille sur la nation. Les évêques demandent d’aller voter en âme et conscience, en toute liberté, mais ils se gardent de dire pour qui voter.  Il y’a 27 candidats, l’important est que chacun soit éclairé, puisse voter en ayant conscience que celui pour qui nous avons voté, fera l’affaire du Mali, et des maliens.

Les priorités du président élu?

Pour commencer, il doit d’abord œuvrer à l’unité, parce que le pays est divisé, cela n’est possible qu’à travers la réconciliation. Et la réconciliation n’est possible que si l’on se dit la vérité. Il y a eu une déchirure qui est là, et il faut qu’on se dise la vérité,  on se demande pardon, et que l’on puisse aller de l’avant.

La première tâche c’est d’arriver à coudre ce qui est déchiré. Le président doit être un fil et une aiguille pour coudre un peu ce qui est déchiré.

Ensuite œuvrer pour la paix durable. Tout ce qui est arrivé est le résultat d’un mécontentement des Maliens. Durant plusieurs années, il y a eu une gestion calamiteuse. Il faut travailler pour que les Maliens aient des conditions de vie meilleures et cela va stabiliser le pays.

Souleymane GALADIMA

CADEV Niger 



27/07/2013
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